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La tension en Tunisie monte d'un cran (09-01-2011)


L'immolation en décembre dernier d'un jeune Tunisien, par désespoir économique, a provoqué une contestation générale parmi la jeunesse du pays. © MAXPPP

Les manifestations à Thala et Kasserine ont fait au moins huit morts depuis samedi.

La confrontation entre la jeunesse et les autorités tunisiennes se durcit.
Des émeutes ont éclaté depuis samedi soir à Thala et Kasserine, au sud-ouest de Tunis, entrainant la mort d'au moins huit personnes, selon le dernier bilan officiel dimanche après-midi du ministère de l'Intérieur.
Pour sa part, l'opposition fait état d'au moins 20 personnes tuées par balles dans ces deux villes, et a appelé le président Zine El Abidine Ben Ali à "faire cesser le feu".

"On a tiré sur les cortèges funèbres", a affirmé Ahmed Nejib Chebbi, chef historique du Parti démocratique progressiste (PDP, opposition légale), expliquant tenir ses informations des relais de son parti dans les deux villes.
A Kasserine, ville voisine de Thala, les heurts se poursuivraient dimanche et au moins quatre personnes auraient été tuées et plusieurs blessées par des tirs, selon des témoignages concordants recueillis par l'AFP.
Trois de ces morts ont été identifiés: il s'agit de Raouf Bouzid, Mohamed Amine Mbarki et Rabah Nasri, a indiqué Sadok Mahmoudi, membre du bureau exécutif du syndicat régional de Kasserine.

La Tunisie connait un mouvement social sans précédent depuis l'immolation d'un jeune Tunisien le 17 décembre dernier.
Le jeune homme, qui voulait protester contre la saisie musclée par la police de son étal de fruits et légumes qu'il vendait sans permis pour faire vivre les siens, est décédé le 4 janvier.
Tous les jeunes dénoncent la pénurie d'emploi et l'absence de perspective.
L'Algérie connait un mouvement de protestation similaire depuis cinq jours, déclenché par l'augmentation du prix des denrées, mais aussi, sur le fond, par le manque d'avenir pour la jeunesse.

En réaction, le président Zine al Abidine Ben Ali a déclaré que les manifestations violentes étaient inacceptables et les a imputé à une minorité d'extrémistes.
Les autorités tunisiennes assurent que la police n'utilise la force qu'en cas de nécessité pour empêcher les protestataires de mettre des vies en danger ou de saccager des bâtiments gouvernementaux.

Les Etats-Unis ont annoncé vendredi avoir convoqué l'ambassadeur de Tunisie à Washington pour faire part de leurs préoccupations concernant la situation dans le pays.
En France, le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand a jugé dimanche, "tout à fait exagéré" l'opinion de certains observateurs selon laquelle le pays serait une "dictature univoque".


09/01/2011
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