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Après avoir marqué les esprits ces derniers mois avec son premier album Lungs dont la sortie en France est prévue le 16 novembre, Florence And The Machine a proposé la semaine passée l'une des prestations les plus impressionnantes du dernier Festival des Inrockuptibles.
Quelques heures avant ce tour de force, la jeune londonienne nous accordait quelques minutes de sa journée bien chargée...

Ton dernier concert en France remonte au mois de mai 2008 en première partie de MGMT, à une époque où peu de personnes te connaissaient. La date de ce soir à la Cigale doit donc avoir une certaine importance ?

D'une certaine manière oui, et plusieurs personnes m'ont dit que cette salle est superbe.
Je sais que Passion Pit sont aussi au programme, j'aime beaucoup leur album.
Je regrette juste que LA ROUX soit absente finalement...

Ton album se vend très bien depuis plusieurs mois outre-Manche mais il ne sort que le 16 novembre en France. Tu es encore une inconnue ici, peux-tu te présenter brièvement ? Comment en est-u venue à jouer de la musique et écrire des chansons ?

J'ai l'impression que je n'ai jamais cessé de jouer de la musique depuis que je suis toute petite.
J'ai commencé à y m'intéresser de plus près après qu'on m'ait offert une guitare acoustique et en travaillant notamment aux côtés de Lightspeed Champion et Kid Harpoon.
Par la suite j'ai recruté mon propre guitariste et j'ai réuni un groupe de six musiciens pour être capable de jouer les chansons de mon album... notamment un joueur de harpe !
J'ai pris du galon progressivement...

Tu t'es rapidement fait remarquer à cause de ta voix, à quel moment as-tu pris conscience de tes capacités ?

Je ne saurais pas le dire, ma voix a toujours été un peu particulière.
Je ne pense pas qu'il soit possible de citer un élément déclencheur, j'ai toujours aimé chanter et je ne me suis jamais posé la question de savoir ce que je pourrais réellement faire de ma voix.
Je voulais seulement continuer encore et encore à l'utiliser...

L'idée de faire partie d'un groupe ne t'a jamais effleuré l'esprit ?

C'est ce que j'ai longtemps souhaité !
En réalité, je pensais que ma seule alternative était de rejoindre un groupe un jour ou l'autre, que les choses devaient être ainsi.
Je n'étais pas une musicienne exceptionnelle et je ne pensais pas pouvoir réussir seule, il m'a donc fallu un certain temps avant de trouver la confiance nécessaire pour écrire mes propres chansons et décider de faire le grand pas.

C'est sous le nom de Florence And The Machine que tu y es parvenue. Pourquoi avoir choisi d'utiliser ce pseudonyme à la place de ton propre nom ?

Au départ, c'était simplement parce que je trouvais ça amusant !
C'était une blague puisqu'il n'y a bien sûr pas de vraie machine avec moi sur scène, mais je préférais cette idée à celle d'utiliser mon propre nom.
Je préférais apporter une touche plus industrielle et complexe à mon identité plutôt que de jouer sur le glamour comme d'autres artistes.

Tu es régulièrement comparée à de grandes artistes féminines comme PJ Harvey ou Kate Bush, penses-tu que cela soit un avantage ou un inconvénient ?

Je pense avoir déjà été comparée à toutes les artistes féminines ayant existé un jour (rires) !
Ce sont plus généralement des individualités fortes auxquelles on me rapproche, et je crois que c'est parce qu'elles sont justement incomparables qu'on les compare aux jeunes artistes... pour mieux mettre en avant les débutantes comme moi.

Lesquelles de ces artistes t'ont donné l'envie de faire carrière à ton tour ?

Principalement Diane Cluck, Grace Slick et PJ Harvey que j'ai vu jouer dans un festival lors de sa dernière tournée, c'est une artiste incroyable...

Tu mentionnes également Green Day ou Nirvana parmi les groupes que tu aimais le plus durant ta jeunesse, ce sont des artistes assez éloignés depuis ce que tu proposes par toi-même...

Je pense avoir suivi le même chemin que tous les adolescents en ayant vécu différentes phases musicales.
J'ai écouté du punk à une époque puis j'ai commencé à me rendre dans des rave party puis à écouter du hip-hop... et j'en suis arrivé maintenant à m'orienter vers tous types d'artistes sans penser à leurs styles.
Plus jeune j'étais souvent influencée par les clubs dans lesquels je me rendais, et aussi par la musique qu'écoutaient les garçons qui me plaisaient (rires) !
J'aurais bien des difficultés à définir mon univers si on me le demandait.

Tes rencontres avec Lightspeed Champion, Kid Harpoon ou même The Big Pink avec lesquels tu avais enregistré un titre il y a quelques mois t'ont-elles influencées également ?

Probablement, mais ce n'est pas pour la musique que je me suis rapprochée d'eux.
Je connais Dev (ndlr : Devon Hynes, aka Lightspeed Champion) depuis des années, nous fréquentons les mêmes lieux à Londres depuis longtemps et nos goûts musicaux communs nous ont permis de créer des liens et de les conserver.
J'ai aussi partagé beaucoup de choses avec Milo Cordell de The Big Pink lors de soirées dans le sud de Londres... des soirées un peu folles ou même des rave party pas très légales.
Je suis allé lui rendre visite en Ecosse lors de l'enregistrement de son album et de fil en aiguille j'ai été amenée à chanter avec eux sur un titre.

Tu n'as jamais été tentée de collaborer plus durablement avec eux pour enregistrer ton album ?

J'ai déjà eu l'occasion de le faire avec Dev et j'y ai pris beaucoup de plaisir.
Faire de la musique avec tes amis est une étape supplémentaire, plus que d'être amis.

Et si quelqu'un te donnait la possibilité d'inviter une autre personne, qui choisirais-tu ?

J'aimerais beaucoup travailler avec Patrick Wolf, il possède un univers bien à lui.
Et pourquoi pas The XX aussi, leur premier album est fantastique.

En début d'année 2009 tu as remporté le prix des critiques lors des Brit Awards, comment avais-tu vécu ce coup de projecteur à cette époque ?

C'était assez irréel.
Je n'avais encore pas sorti de véritable disque et je n'étais pas sûre de comment appréhender cette récompense.
Avec un peu plus de recul, et maintenant que mon album a connu un certain succès, j'ai appris reconnaître ce prix à sa juste valeur.
Depuis, j'estime plus le mériter qu'il y a quelques mois lorsque je n'avais pas encore fait mes preuves.

La sortie de ton album a constitué une étape importante pour toi ?

Oui !
La sortie d'un disque s'accompagne de tournées et c'est dans ces conditions que tu peux jauger la réaction du public et voir si tu as bien fait les choses ou non.

Peux-tu m'en dire plus sur son titre, Lungs ?

Je l'ai choisi pour plusieurs raisons.
D'abord parce que c'est avec la chanson Between Two Lungs que je pense être parvenue à définir le ton général de l'album.
Pour la première fois j'ai réussi à être à l'origine de toutes les composantes d'une chanson, que ce soit au niveau du texte ou des instrumentations.
De plus, pour toute chanteuse, et peut-être encore plus pour moi, les poumons sont des organes primordiaux directement liés à la voix.
Ce sont eux qui t'apportent le contrôle de ton « instrument » et toute ta puissance.

Tu as pris ton temps pour mener à bien l'enregistrement de l'album, à quel point ce processus a-t-il été long ?

Je pense que le juste milieu se situe entre quatre mois... et vingt-deux années qui ont fait de moi ce que je suis aujourd'hui !

Tu as travaillé avec trois producteurs sur cet album, Paul Epworth, James Ford et Steve Mackey. Peux-tu m'en expliquer la raison ?

C'était une question de timing et d'emplois du temps au départ, mais chacun d'eux a exprimé un intérêt pour ma musique pour des raisons différentes et il était donc intéressant d'exploiter les idées de ces trois personnes.
Je pensais au départ travailler avec un seul producteur mais puisqu'aucun d'eux ne pouvait se consacrer à moi suffisamment longtemps, les circonstances ont fait que...

Tu n'as pas craint que le disque puisse pâtir d'un manque de cohérence ?

J'ai en quelque sorte omis ce problème.
J'ai pris les chansons les unes après les autres, et lorsque le moment est venu de toute les rassembler sur l'album, j'ai croisé les doigts en espérant que tout se passe bien.
Je pense avoir bien fait...

La plupart de tes textes sont très personnels, quels sont les thèmes qui te semblent les plus importants ?

L'amour... La mort... La violence... La vie.

Je crois savoir que tu t'inspires également de Tim Burton et des frères Grimm...

J'aime de nombreux aspects de leurs travaux.
La manière dont il traitent certains sujets avec un style très particulier.
Cela se reflète dans les visuels de mes disques ou les vidéo clips, j'aime moi aussi donner une image des choses qui n'est pas celle que tout le monde connaît, violer les règles et apporter une touche un peu effrayante à tout cela...

Ton album a connu un certain succès critique et commercial outre-Manche et tu as déjà publié cinq singles durant l'année écoulée. As-tu déjà commencé à réfléchir à l'orientation à donner à ta carrière ?

Je commence à travailler sur des idées mais sans me mettre de pression, cela reste ponctuel.
Je pense à beaucoup de possibilités mais sans me focaliser sur un point particulier.
Je vais certainement être déjà très occupée par les tournées en Europe et aux Etats-Unis dans les mois à venir, je garde cela pour plus tard !




15/08/2011
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